IN VIA AVEC YSE: juin 2017

Départ dimanche matin de notre mouillage idyllique, direction le nord, on souhaite se rendre à Préveza en passant par le canal de Leucade, distance en route directe environ 38 miles, on le fera en 2 étapes pour mieux profiter des paysages.

Ce soir, on aimerait mouiller au sud de l’île de Skorpios, île qui appartenait au milliardaire grec Onassis, elle doit son nom à sa forme qui ressemble à celle d’un scorpion. Le nouveau propriétaire, encore un milliardaire mais cette fois-ci russe, l’a achetée pour 100 millions d’euros, une broutille! Et l’aurait fait bénir par un prêtre orthodoxe pour être sûr d’y être heureux ! Mais en arrivant, nous nous apercevons que nous ne pourrons pas y passer la nuit, le mouillage est désormais interdit autour, de grands panneaux nous l’indiquent, dommage on ne pourra pas se promener sur l’île où Jackie Kennedy épousa Aristote Onassis!

On continue donc notre route, heureusement le vent est avec nous et nous pousse vers le nord, on passe près de la baie tranquille de Nydri et on poursuit le long de la côte est de Leucade, l’idée est d’aller jusqu’à l’entrée du canal. Dans l’heure suivante, on voit apparaître des nuages menaçants sur le continent, aie aie !! Il doit nous rester 2 miles avant d’arriver au mouillage quand retentit un beau coup de tonnerre, juste après l‘éclair, et ça s’enchaine, on est en plein milieu de l’orage, youpi ! La pluie s’abat sur nous et bientôt arrive la grêle, de belles billes bien blanches bien dures qui nous fouettent !! On essaye de se protéger de ses assauts mais pas facile, et puis d’un seul coup la visibilité chute à 10mètres autour du bateau alors qu’on entre dans la zone de mouillage et pour ajouter un peu de piquant, la sonde nous lâche (elle nous permet de connaître la profondeur sous le bateau) !! On jette l’ancre toujours sous la pluie et la grêle. On essaye de prendre des repères à terre. Une fois à peu près sûrs de notre mouillage, on file à l’intérieur, on est trempé jusqu’aux os enfin jusqu’au caleçon et petite culotte !! ça n’aura duré que 30 minutes, mais c’était efficace comme douche !! Ce soir pour se réchauffer ce sera risotto aux épinards ! On l’a bien mérité !

Le lendemain, départ pour la remontée du canal qui sépare l’île de Leucade du continent. Le canal actuel a été construit au début du 20^ème siècle par le gouvernement grec, mais le premier canal avait été creusé par les corinthiens autour du 7^ème siècle avant JC puis par Auguste pendant l’occupation romaine. En empruntant le canal, on peut voir des restes de l’ancien canal. On parcourt 4 miles au moteur avant d’atteindre le pont qui s’ouvre toutes les heures à heure pile de 8h à 22h. Le pont pivote et laisse le passage aux bateaux, on peut se croiser, comme sur la route, on navigue à droite. On sera le dernier bateau à passer, le pont se referme à la joie des automobilistes qui vont pouvoir reprendre leur route ! On passe devant une tour datant de l’époque les vénitiens et hop on est dans la mer ionienne, c’est reparti, on hisse les voiles et au près on rejoint Préveza, on se pose au mouillage devant les ports à sec. L’idée est d’aller faire le tour des chantiers , pour nous connaître le coût d’un hivernage et pour nos copains, l’objectif est de trouver un nouveau sondeur.

Une fois nos enquêtes respectives menées, on change de mouillage et on se met côté Préveza, plus pratique pour se balader en ville et faire l’approvisionnement, en plus le mouillage est plus protégé. Car ici tous les après-midi, le vent du nord-ouest se lève, et les rafales peuvent atteindre les 25 nœuds puis ça se calme vers 19h-20h quand on a de la chance !

A Prévéza, Nico a inauguré une nouvelle coutume, on l’appelera le kenavo !! Le principe, quand nous voyons un bateau arborant les pavillons français et breton, on s’approche avec l’annexe et Nico salue les occupants en lançant un joyeux « kenavo » suivi d’un « nous aussi nous sommes bretons » avec son accent italien!! C’est très sympa, on a ainsi rencontré des paimpolais et des habitants de la presqu’île de Crozon, on a même été invité pour un apéro avec en prime des chants bretons accompagnés à l’accordéon par le capitaine!

Nos copains sur leur voilier Sauvage le long de la côte d'Ithaque

Pour avoir une idée de l'averse de grêle, vous pouvez cliquer sur le lien suivant :

https://www.facebook.com/sailingthewords/videos/1525153520864649/

ce sont nos copains déjà au mouillage qui l'ont tourné, bien au sec!!

Dans le canal

Le mouillage en face de Preveza le long des ports à sec, grand rendez-vous des pêcheurs en fin de journée

Dans les rues de Préveza, c'est très coloré

le bar local

Le petit port de pêche

En Céphalonie, on a fait plus ample connaissance avec … les chèvres !! Eh oui, elles sont partout, on en a croisé allongées au milieu d’une voie sur une route de montagne, relax, qui regardaient le bon côté de la route et ne bougeaient absolument pas quand une voiture arrivait dans le sens inverse, héhéhé, pas con la chèvre, elle connaît le code de la route !! On en a vu perchées sur un arbre en train de manger le feuillage pendant que les copines s’occupaient du sol ! Il y a aussi eu les chèvres cascadeuses, tu t’approches un peu trop, et hop c’est parti pour l’escalade du versant à pic, elles préfèrent prendre de la hauteur pour t’observer. On a découvert que la chèvre était curieuse, un pot placé sur leur chemin, et tout le troupeau, chacune à son tour, y fourre le nez pour vérifier qu’il n’y a rien à manger à l’intérieur ! La chèvre aime se balader sur la plage de galets au lever du jour ou en fin de journée quand c’est tranquille, elles sont souvent timides avec les inconnus mais parfois on peut tomber sur quelques unes qui vous suivent comme si vous étiez le nouveau berger ! On en a aussi découvert une qui prenait le soleil sur le toit d’un pick-up !! Bref c’est très drôle de les observer !

Pour continuer sur le thème animalier, on a vu les caretta caretta à Argostoli !!! Et on était comme des gamins, tout content, on sautait de joie, on se pressait sur le bord du quai pour les observer !! Mais c’est quoi ?!! Ce sont des tortues pardi !!! Sur le quai d’Argostoli, vers 10h, quand les pêcheurs sont de retour et commencent à nettoyer le poisson fraichement pêché, les tortues arrivent pour leur repas, et elles nagent tranquillement autour des bateaux pour attraper ce que les pêcheurs jettent !! Elles nagent avec une telle grâce, se déplacent lentement, c’est apaisant à regarder et quand on arrive à voir leur petite tête, c’est trop mignon!

A Argostoli, on a rencontré d’autres autochtones, le douanier et les gardes-côtes !! Ce n’est pas la même magie que celle ressentie en voyant les tortues !! mouahahahah !!! Pour naviguer en Grèce, il faut s’acquitter d’une taxe qu’on ne peut pas régler partout, il faut se rendre dans un port d’entrée, il y en a 4 le long des îles ioniennes (Corfou, Préveza, Argostoli, Zakynthos), et pour nous qui sommes arrivés au sud de Leucade, le plus proche était celui d’Argostoli sur Céphalonie. Notre première tentative a été un demi-échec car les gardes-côtes nous ont appris que le « tax office » était exceptionnellement fermé ce jour-là!! Et donc qu’il faudrait y retourner le lendemain matin, enfin pour le monsieur c’était quand on pourrait mais rapidement mais pour sa collègue qui acquiesçait, sa réponse était : « ok quand vous voulez mais demain matin » !! Ils jouaient au gentil et au méchant flic!! Mais quand même sympas, ils nous ont fait un papier en grec (pour le contenu, on les croit sur parole, on n’a pas pu le relire !!) à présenter en cas de contrôle. Nous y sommes donc retournés mais le surlendemain !! Au « tax office », le début se présentait un peu comme les 12 travaux d’Astérix quand il s’attaque à l’administration, sur le papier c’était écrit que nous devions aller au bureau n°12, arrivés au bureau n°12, on nous dit d’aller au bureau n°13 et là, en entrant on découvre un gamin de 8 ans derrière un écran, mais bon ça s’arrête là !!! Après tout est rentré dans l’ordre, on a déboursé nos 50€ et on a obtenu le fameux papier en 10 minutes. La deuxième étape a été un peu plus longue, nous sommes retournés chez les gardes-côtes et là, quand le chef a découvert que Nico était italien, ça a été magique, il a dit « ahh la mafia ! » et il a enchainé sur une histoire un peu embrouillée qui remontait au temps où il vivait à Malte. « Un soir, il avait pris un taxi et il était rentré à son hôtel et là pas moyen de remettre la main sur son passeport. 2 jours après, un gars se présente dans le hall de l’hôtel et l’interpelle par son nom, notre garde-côtes, très surpris que ce monsieur connaisse son nom, s’approche et lui demande comment il connait son nom, l’homme sort alors le passeport de sa poche et en échange de 50 € lui propose de le lui rendre, c’était Tony Gass de la mafia ! L’histoire s’est terminée par de grandes accolades entre les 2 hommes !! » Racontée ainsi, cette histoire vous paraît peut être manquer d’intérêt mais nous, ça nous a fait beaucoup rire.

Pendant cette escale en Céphalonie, Caro a expérimenté une nouvelle technique pour débarrasser les tables dans un bar, occupée à extraire de son sac l’appareil photo, elle a pris appui sans s’en rendre compte sur le pied de la table qui était au bord du trottoir, et un appui un peu plus prononcé a fait voler la table qui est tombée sur la route en envoyant valser les verres qui se sont fracassés au sol!! Oups!! Elle est devenue rouge écarlate, heureusement le serveur ne lui en n’a pas tenu rigueur mais la méthode n’a pas été validée !

Après le choc des mots, voici le poids des photos!!! ou l'inverse!!

Notre sujet d'étude préféré, les chèvres!!